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vendredi 30 septembre 2011
The Great Park & Cam Deas
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jeudi 29 septembre 2011
La fabrique des images
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"Bien souvent, les maux qui affligent le client d'un chamane sont imaginaires ou de type psychosomatique. J'ai vu plusieurs fois des gens quasiment à l'article de la mort, ayant abdiqué toute volonté de vivre tant ils étaient persuadés que rien ne saurait les délivrer de leur ensorcellement, et dont j'aurais pourtant parié qu'ils étaient en parfaite santé, vu l'absence apparente de tout symptôme préoccupant. Entraînés par l'un de leurs proches chez un uwishin renommé dont ils gagnaient la demeure avec une peine infinie, ils s'en revenaient quelques jours plus tard d'un pas vif et la mine florissante, délivrés d'un tourment qui n'avait sans doute jamais eu de base organique. Parce qu'ils apaisent l'angoisse de ceux qui les consultent, parce qu'ils les délivrent de l'aliénation terrible du face-à-face avec la douleur et l'inconnu, les chamanes arrivent même à provoquer un mieux-être temporaire chez des gens réellement malades, toute détérioration postérieure de leur état apparaissant moins comme le signe d'un échec que comme l'indice d'un nouvel ensorcellement sans rapport avec le premier. Contrairement à ce que pensent avec une certaine naïveté les missionnaires catholiques qui imputent le présent mercantilisme des chamanes jivaros à une navrante dégradation des valeurs antiques, il semble bien que le réconfort apporté par la cure soit proportionnel à son prix. Chacun sait ici que la guérison est d'autant plus rapide qu'elle a coûté plus cher, les chamanes ayant compris ce que les psychanalystes ont découvert tardivement, à savoir qu'il faut littéralement "payer de sa personne" pour faire d'une situation de dépendance la condition de son propre salut."
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mercredi 28 septembre 2011
La danse des possédés (2)
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La danse des possédés (1)
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La danse des possédés, c'est une section qui présentera désormais des tubes (au sens large, on s'en doute) beaux et furieux comme la bave aux lèvres ou les vagues qui explosent sur des falaises d'ailleurs.
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dimanche 25 septembre 2011
Le paradis blanc (6)
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vendredi 23 septembre 2011
Le paradis blanc (5)
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jeudi 22 septembre 2011
Le paradis blanc (4)
Ici, la pièce d'ouverture.
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mercredi 21 septembre 2011
Le paradis blanc (3)
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lundi 19 septembre 2011
Le paradis blanc (2)
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"Mère & Enfant
Une femme enceinte mit au monde un enfant. À peine l'enfant était-il né qu'il se jeta sur sa mère & la tua. Puis il se mit à la manger.
Brusquement l'enfant s'écria:
Le petit doigt de ma mère est resté coincé en travers de ma gorge & je n'arrive pas à le retirer.
Sur ces mots, l'enfant se donna la mort, après avoir tué & dévoré sa mère
(raconté par Inugpasugjuk)
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La femme qui élevait une larve
Il était une fois une femme stérile qui ne pouvait pas avoir d'enfant. Elle finit par adopter une larve, qu'elle nourrissait en lui faisant sucer ses aisselles. Au bout de peu de temps, la larve se mit à grossir. Mais plus elle grandissait, et moins la femme avait de sang pour la nourrir. Elle allait donc souvent marcher dans le voisinage, pour activer sa circulation. Mais elle ne restait jamais longtemps loin de chez elle, car elle pensait sans cesse à sa larve chérie & se hâtait d'aller la retrouver. Elle lui manquait tellement, elle s'était tellement entichée d'elle que chaque fois, en arrivant dans l'entrée de sa maison, elle l'appelait en disant:
Oh, toi mon petit qui sais siffler, fais-moi"ti-i-i-i-I-I".
Et à peine avait-elle dit ça, que la larve lui répondait:
"ti-i-i-i-I-I".
La femme se hâtait alors d'entrer, prenait la larve sur ses genoux et lui chantait:
Toi mon petit qui m'apporteras de la neige
quand tu auras grandi
Toi mon petit qui m'apporteras de la viande
quand tu auras grandi...
Puis elle se mettait à la mordiller de partout, tellement elle l'aimait.
La larve grandit & finit par devenir énorme. Elle se mit alors à ramper dans le village, entre les maisons, & les gens avaient peur d'elle & voulaient la tuer-d'une part parce qu'ils avaient peur & d'autre part parce qu'ils se disaient que c'était vraiment une honte de rester les bras croisés, alors que cette malheureuse pâlissait de jour en jour, tant elle donnait de son sang.
Aussi, un jour où la femme était partie en visite, ils se rendirent dans sa maison & mirent la larve dehors, la poussant dans le caniveau. Puis les chiens se jetèrent sur elle et la déchiquetèrent. Le sang giclait de partout, car la larve en était pleine.
La femme revint de sa visite sans nourrir le moindre soupçon & une fois arrivée chez elle, elle appela la larve comme à son habitude. Mais personne ne lui répondit & la femme s'exclama:
Oh ils ont chassé de chez moi on enfant chéri.
Elle fondit en larmes & pénétra dans sa demeure en pleurant.
(raconté par Ivarluardjuk)".
dimanche 18 septembre 2011
Le paradis blanc (1)
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Au début du XXe siècle, les grandes expéditions d’exploration connaissent un dernier sursaut avec des destinations qui restent encore sauvages et inconnues : les pôles. Ces points géographiques attisent les passions de pays qui en déposant là leur drapeau veulent étendre leurs possessions territoriales, mais aussi démontrer le dynamisme de la nation. La course au pôle Sud sera remportée par le Norvégien Roald Amundsen le 14 décembre 1911. Il double ainsi son concurrent britannique Robert Falcon Scott qui lui, ne l’atteindra que quelques semaines plus tard, le 12 janvier 1912.
L’expédition de Robert Falcon Scott pour la Royal Navy est entrée dans la légende notamment en raison de son issue tragique. Le Terra Nova, le trois-mâts dirigé par Scott, arrive à la barrière de Ross le 4 janvier 1911. Un campement est organisé afin d’hiverner (dans la nuit polaire, les températures tournent autour de – 65°) et d’attendre le prochain été austral pour parcourir les 1450 kilomètres qui séparent les hommes du pôle. Fin 1911, ils démarrent avec chevaux, chiens et traîneaux à chenilles, mais bien vite, les rations commencent à manquer, les animaux sont décimés et les machines hors circuit. Ce sont quatre hommes qui arrivent au pôle, dépités et vaincus par l’équipe norvégienne. Leur retour est un véritable calvaire. Dans des températures de plus en plus basses, épuisés, affamés, les derniers explorateurs finissent par être immobilisés dans leur tente par une tempête durant plusieurs jours. On ne retrouvera les corps gelés dans leurs sacs de couchage que sept mois plus tard…
Avant le tournage de Nanouk l’Esquimau par Robert Flaherty (1922), cette expédition est l’occasion de conférer aux immensités glacées leurs lettres de noblesse dans le domaine du cinéma. En effet, le capitaine Scott est accompagné du photographe et cinéaste Herbert Ponting qui va ramener quantité de pellicules et de clichés documentant le voyage. Plusieurs montages de son film sortiront en 1911, en 1914, en 1924, puis en 1933. Une restauration récente de la pellicule par le British Film Institute permet de lui conférer enfin la place qu’il mérite dans l’histoire du cinéma. Le film est caractérisé par la beauté parfois effrayante des paysages rencontrés, mais aussi par divers artifices de montage, de coloration de la pellicule et d’intégration de photographies en stop motion.
Suite à la restauration de l’œuvre, la réalisation d’une nouvelle bande-son a été confiée à Simon Fisher Turner. Son travail a consisté à apporter une réflexion musicale sur le silence qui règne sur la banquise. Dans sa composition, on entendra notamment la cloche du Terra Nova, des disques enregistrés avant 1911 et emportés à l’époque sur le bateau (notamment un aria de Madame Butterfly de Puccini) et même du silence capté en 2010 dans ce qui subsiste de la cabane de Scott ! L’heureuse combinaison des images de Ponting et de cette musique font de la vision du film une incroyable expérience sensorielle.
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