mardi 13 octobre 2009

Exposition universelle

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L'influence des musiques extra-occidentales sur le développement des sons modernes (de la musique japonaise sur John Cage, des ragas indiens sur les compositeurs minimalistes...) est bien connue. Dès la fin du 19e siècle, alors qu'ils ne sont pas encore diffusés dans nos régions et que l'ethnomusicologie n'en est encore qu'à ses balbutiements, ces genres exotiques vont émerveiller deux des compositeurs les plus importants de cette période charnière entre déclin du Romantisme et naissance de la Modernité : Claude Debussy et Erik Satie.
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Tous deux visitent l'Exposition Universelle de 1889 à Paris. C'est là qu'ils rencontrent une musique enchanteresse différant totalement des règles harmoniques et rythmiques auxquelles ils sont accoutumés. L'influence d'un orchestre de gamelan javanais sur l'art de Debussy a souvent été discutée (on voit ci-dessus un document issu des collections de la Bibliothèque historique de la ville de Paris montrant des danseuses javanaises présentes lors de cette foire). D'après la biographie d'Erik Satie (ci-dessus en 1909) par Anne Rey (Seuil, 1974 et 1995), ce dernier aurait eu un coup de foudre similaire.
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C'est un orchestre roumain qui le marque le plus. En 1889, dans Musiques pittoresques, Promenades musicales à l'Exposition de 1889, Julien Tiersot en écrit une description :
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"Les musiciens (...) se plaisent à ces mouvements lents qui se prêtent si bien à l'expression des sentiments contemplatifs et rêveurs qu'ils paraissent porter en eux. Souvent, le chant du violon ou de la flûte, soutenu par des accords mineurs prolongés, parfois très longtemps sans changer, a le caractère d'une improvisation très libre et à peine dessinée : il en résulte une impression vague et monotone, d'un charme berceur et captivant. (...) La tonalité est presque toujours mineure, ou du moins appartenant aux différentes variétés du mode mineur ; l'influence des gammes orientales, avec leurs intervalles augmentés très caractéristiques, s'y fait sentir ; ou bien ce sont des cadences bizarres, comme celle de telle mélodie majeure concluant au relatif mineur. (...) Quoi qu'il en soit, cela est délicat et plein de charme, surtout si l'on ne prolonge pas trop l'audition."
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Comme le relève Anne Rey, ce texte pourrait très bien servir à caractériser l'art de Satie qui, à cette époque, vient d'écrire les Gymnopédies et est en train de composer les Gnosiennes. Belle coïncidence... Contre une vision étriquée et ethnocentrique de la musique moderne...
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