samedi 4 juin 2011

Vous devriez faire pareil

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Il était temps que j'y vienne. En me levant ce matin, j'ai su que c'était le Jour. Souvent, je remontais la colline de mon quartier et je me disais qu'il fallait me lancer, sans hésiter. Me racler la gorge et le hurler un bon coup. Ce n'est pas parce que j'ai un mur à peindre, un roman de Marcel Aymé à lire ou une chambre d'enfant à préparer que je peux me défiler, je dois faire le pas. Enfin. Alors, je monte à l'étage, je redescends (ma pièce de vie est dans la cave), je remonte, je redescends, j'écoute la mésange, je scrute la cuisine du voisin (la voisine fume toujours) et je me dis que je vais l'annoncer. J'aurais voulu l'éviter, partir main dans la main avec Pierrot, mon glacier, ou fonder une Commune avec un autre voisin, vendeur d'armes et d'assurances. Devenir Vrai. Sortir de l'abstrait. Choisir vanille-banane, avec une galette s'il-te-plaît. Cet aveu n'empêchera rien. Je pourrai toujours écouter des oiseaux du Venezuela, de la frigolite du Mexique et des envies inassouvies de la vallée du Yaak. Je pourrai toujours observer mon visage et le tien. Et puis sourire, beaucoup, car le renard du quartier est encore passé. Allez, plus d'hésitations, j'y vais, je vais le déclamer haut et fort :
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JE N'AI STRICTEMENT RIEN A DIRE.
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Et en plus, je l'illustre avec les pires photographies de mon disque dur.
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Ça fait du bien, vous devriez faire pareil.
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