dimanche 19 juillet 2009

Nazi Knife

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L'album Flame Desastre de Sister Iodine est sorti il y a peu sur Premier Sang, label créé pour l'occasion par le musicien et illustrateur Hendrik Hegray. En attendant de pouvoir écouter cette nouvelle déflagration par ce qui est probablement un des groupes français noise les plus intéressants du moment, j'ai découvert un véritable monde grouillant de vie et d'invention dans le domaine du dessin contemporain. En effet, Hendrik Hegray est, avec Jonas Delaborde, un des instigateurs de la revue Nazi Knife. Celle-ci, qui en est à son cinquième numéro, a pour objectif de présenter les réalisations d'artistes issus de l'avant-garde internationale.
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A un prix très démocratique, le Nazi Knife 5 (couleur, format A5, 180 pages) regroupe des oeuvres aux styles très divers. Cependant, on sent bien qu'elles ont été assemblées selon un goût, un projet répondant à des critères cohérents. D'une esthétique privilégiant avant tout une certaine spontanéité, voire un inachèvement apparent, les images ne sont pas construites de façon à répondre à des jugements académiques. L'essentiel n'est pas là. Au niveau thématique, on peut observer des recyclages de formes héritées du passé (que ce soit dans les arts plastiques traditionnels, la publicité la plus vulgaire ou la bande dessinée dite underground), des difformités anatomiques, des constructions architecturales et cosmiques proches de l'abstraction... Un mauvais goût cultivé pourrait rapprocher ces oeuvres de ce que l'on pourrait trouver dans des fanzines et autres revues perpétuant un esprit D.I.Y. et provocateur gratuit. Pourtant, il n'en est rien, tant l'aura qui se dégage de ces réalisations les place ailleurs, dans une zone obscure où la vulgarité confine au sublime et vice-versa. Plutôt que d'envisager les images les unes après les autres, il faut feuilleter le livre pour les apprécier au mieux. Au fil des pages se dégage alors une impression de primitivisme cru et d'onirisme à la fois horrible et mélancolique.
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Ces caractéristiques collent à merveille à certaines des musiques noise les plus contemporaines. De plus, et ce n'est pas un hasard vu les noms des collaborateurs, l'esthétique décrite évoque celle des pochettes de disques de cette scène. On trouve ainsi des images de James Ferraro et de Spencer Clark des Skaters, de John Olson et Nate Young des Wolf Eyes...
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Pour découvrir plus avant ce genre artistique, voir notamment le Frederic Magazine, les éditions Kaugummi ou encore les éditions du 57. Ici, un entretien Jonas Delaborde et Hendrik Hegray.
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