André-Adolphe-Eugène Disdéri, Mlle Clémence Sergent en deux poses, vers 1867, épreuve sur papier albuminé, Paris, Musée d'Orsay.
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Durant mon séjour à New York, j'aurai eu la chance d'assister à la dernière soirée du Festival of New Trumpet de cette année. Le FONT est fondé en 2003 par les trompettistes Roy Campbell Jr. et Dave Douglas avec pour mission la promotion des musiques et musiciens actuels privilégiant l'usage de la trompette dans une démarche créative. Outre l'organisation d'un festival annuel (dont la première édition a eu lieu au Tonic, club mythique désormais fermé, en août 2003) et de concerts ponctuels, cette plate-forme s'investit également dans la commande d'oeuvres, par exemple à Peter Evans ou à la formation de Laura Andel, Taylor Ho Bynum et Gamelan Son of Lion (un Cd à venir sur l'excellent label Creative Sources). On doit aussi au FONT le retour sur la scène new-yorkaise de l'immense Bill Dixon.
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Le festival de cette année (programme complet) s'est déroulé au Cornelia Street Cafe, un très sympatique restaurant et lieu de concert situé à Greenwich Village, rejoint dans la petite rue du même nom après avoir traversé les hordes en furie de la Gay Pride. La première formation, Clarino, est composée du trompettiste Thomas Heberer et du clarinettiste Joachim Badenhorst. Le premier s'est illustré ces dernières années en intégrant les rangs de l'ICP Orchestra (on en parlait ici, et le Ruffian a documenté leur dernier concert belge là) et du Berlin Contemporary Jazz Orchestra d'Alexander von Schlippenbach. Le Belge Joachim Badenhorst fait quant à lui partie de diverses formations dont un trio avec le batteur Han Bennink et le pianiste Simon Toldam-Rosengren. Constitué de pièces relativement courtes, leur set montre une grande variété d'interactions entre les deux instruments. Respiration circulaire, exploitation du silence, fragmentation du son, il est parfois difficile, pour un néophyte comme moi, de distinguer la part improvisée de la part écrite de leur prestation. Il s'agit, quoi qu'il en soit, d'une musique captivante et surprenante qui ne dévalue certainement pas les objectifs poursuivis par le festival.
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Le quartet de Russ Johnson, comprenant le pianiste Jacob Sacks, le contrebassiste Elvind Opsvik et le batteur Rudy Royston, a présenté quant à lui une approche musicale plus traditionnelle (ce terme ne devant pas être interprété négativement pour autant). Pour l'occasion, le trompettiste, que l'on a déjà entendu aux côtés de Lee Konitz, Kenny Wheeler ou Tony Malaby, présentait des compositions d'un free jazz musclé et énergisant avec son nouveau quartet. Lyrisme enflammé et rythmique décapatante (assurée notamment par un pianiste à l'enthousiasme communicatif) ont concouru à réchauffer la conclusion d'un festival défricheur et sans aucun doute essentiel.
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Pour aller plus loin, voir ce post sur le site Destination Out où Dave Douglas écrit sur le travail de trompettiste en solo et sur quelques-uns de ses albums préférés dans le genre et l'essai Trumpet Mechanics par Thomas Heberer.
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