jeudi 17 février 2011

Les voies de la musique

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Ce week-end, un petit tour à Metz pour le nouveau Pompidou, mais aussi pour une expérience de concert très prometteuse : la diffusion de la composition Gaku-no-Michi (Les voies de la musique) par Jean-Claude Eloy, assisté d'Eric Cordier. Ce "film sans images pour sons électroniques et concrets" sera diffusé dans son intégralité, 4 heures, dans le noir, pour un public couché, avec des sons de préparation durant une demi-heure et des sons de prolongation jusqu'à ce que la salle soit vide. Je suis très heureux d'aller me plonger dans cette matière sonore car, l'année passée, la réédition de Gaku-no-Michi (par Hors Territoires), sous la forme d'un coffret de 4 disques, m'a réellement subjugué.
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Le compositeur français Jean-Claude Eloy a suivi l'enseignement d'Olivier Messiaen, Pierre Boulez, Karlheinz Stockhausen... Ses oeuvres ont été interprétées ou diffusées dans le monde entier. Gaku-no-Michi a été produit (voir les photos de Rieko Mae ci-dessus) à Tokyo en 1977-78 dans le studio de musique électronique de la radio NHK (Nippon Hoso Kyokai). Cette composition captivante est réalisée notamment à partir de sons captés au Japon : bruits de la rue de Tokyo, cérémonie commémorative annuelle d'Hiroshima... Le but poursuivi par le compositeur n'est bien entendu pas documentaire, ces sons étant manipulés, étirés, montés pour construire une fresque aux textures et couleurs très variées. Avec cette longueur et l'influence extrême-orientale, nul doute que l'oeuvre induise chez le spectateur un rapport au temps particulier. Immersion, contemplation (...), on se réjouit de vivre ça. Le concert est organisé par l'association Fragment, dont la programmation est très enthousiasmante.
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Ici, vous trouverez divers articles de presse liés aux premiers concerts et à l'édition en disque de Gaku-no-Michi, dont une interview de Jean-Claude Eloy par le cinéaste Chris Marker parue dans les Entretiens du Monde de la musique en décembre 1979.
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1 commentaire:

Alexandre Galand a dit…

Et si je ne me trompe pas, c'était mon billet numéro 300 sur ce blog...