mardi 13 janvier 2009

I wish I could sing

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Le bon goût du label Mississippi Records ne semble pas connaître de frontières, qu'elles soient géographiques, temporelles ou stylistiques. Depuis quelques années, ce mystérieux label (je n'ai jamais pu trouver son propre site internet) se spécialise dans la réédition d'albums rares en disques vinyles à des prix très raisonnables. Parmi ces pétites, on peut citer le gospel blues hanté de Washington Phillips (What Are They Doing in Heaven Today?), le groove oriental du 70s Thai Orchestra ou encore l'afro-pop malien de l'Orchestre regional de Kayes. A l'écoute de chaque nouvel album, l'impression d'une nouvelle intimité, voire d'une épiphanie, s'installe, de façon durable.
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Une de leurs dernières sorties est la réédition du disque "Bongo Joe" de George Coleman, initialement paru sur le label Arhoolie Records. Enregistré en 1969 à San Antonio, il s'agit du seul album de ce musicien de rue excentrique né en 1923. Par manque d'argent, Bongo Joe a commencé à utiliser un grand bidon d'huile vide comme percussion dès les années 1940. Son jeu, d'une puissance rhythmique dévastatrice et basé notamment sur des effets de résonance, évoque tour à tour les polyphonies africaines et les morceaux les plus sauvages de jazz New Orleans. Les éléments satiriques et très expressifs de son chant en font une espèce de proto-rap ivre. Incroyable et unique.
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Cette page donne des infos plus complètes sur Mississippi Records.

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