Il
y a des terrains faits pour la guerre et d'autres pour la paix.
Ceux-là ne s'étaient pas trompés lorsqu'ils sont arrivés sur le
terril parés de treillis et maquillés de traits noirs et épais.
S'ils faisaient mine de m'ignorer, je ne pouvais m'empêcher
d'observer leur manège dans les hautes herbes. Ils rampaient,
hurlaient et jetaient devant eux des boîtes de conserve peintes.
Leurs bastions se résumaient à de malhabiles agencements de bâches
de plastique, leurs tranchées, à quelques trous boueux cachant à
peine un homme assis. Leurs armes, n'en parlons même pas. J'étais
triste pour eux. Qu'ils soient des cowboys de l'Arizona dans un
laboratoire ou des cobayes prenant l'horizon pour un labyrinthe, au
final, peu importait... Leur guerre se résumerait toujours à des
genoux sales et des écorchures de ronces sur les mains. J'ai fini
par les raccompagner l'un après l'autre en les tirant par l'oreille.
Il y a des armistices et des capitulations qui font peu de bruit. En
avant.
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