Toutes les fins d'année, les classements fleurissent sur Internet, dans la presse... Qu'il soit uniformisé, hors normes ou sans saveur, le bon goût révélé par ces classifications permet, par un exercice de mémoire à court terme, de communiquer à ses pairs sa (supposée) propre vision de l'année musicale, littéraire ou cinématographique.
La lecture de ces listes me permet parfois de faire de belles découvertes, mais elle peut évoquer en moi un sentiment de nostalgie et de dépit. L'année est finie, il faut ranger et ne surtout pas laisser en chantier toutes ces œuvres dont le statut est encore en train de se construire. Pour ma part, la commémoration peut attendre.
J'écoute beaucoup ces jours-ci le dernier album de The Caretaker Persistent Repetition of Phrases (Installsound). Comme le montrent les titres des morceaux (Lacunar Amnesia, Past Life Regression...), le travail sur la mémoire et les affections de cette dernière est capital pour l'artiste. D'ailleurs, il utilise principalement des samples de jazz et d'easy-listening de la première moitié du 20e siècle qu'il transforme en les ralentissant, leur ajoutant de la réverbération ou des craquements de vinyles.
Il s'agit d'une musique à la fois lyrique et sinistre, pleine d'ombres et de fantômes. Elle pourrait constituer la bande-son parfaite d'une visite en scaphandre d'un bateau de croisière coulé il y a des décennies. Plus sûrement, elle illustre à merveille l'effacement progressif des souvenirs d'une certaine mémoire collective pour des temps et musiques révolus.
Quand je me souviendrai de 2008, 1948, 1908...
La lecture de ces listes me permet parfois de faire de belles découvertes, mais elle peut évoquer en moi un sentiment de nostalgie et de dépit. L'année est finie, il faut ranger et ne surtout pas laisser en chantier toutes ces œuvres dont le statut est encore en train de se construire. Pour ma part, la commémoration peut attendre.
J'écoute beaucoup ces jours-ci le dernier album de The Caretaker Persistent Repetition of Phrases (Installsound). Comme le montrent les titres des morceaux (Lacunar Amnesia, Past Life Regression...), le travail sur la mémoire et les affections de cette dernière est capital pour l'artiste. D'ailleurs, il utilise principalement des samples de jazz et d'easy-listening de la première moitié du 20e siècle qu'il transforme en les ralentissant, leur ajoutant de la réverbération ou des craquements de vinyles.
Il s'agit d'une musique à la fois lyrique et sinistre, pleine d'ombres et de fantômes. Elle pourrait constituer la bande-son parfaite d'une visite en scaphandre d'un bateau de croisière coulé il y a des décennies. Plus sûrement, elle illustre à merveille l'effacement progressif des souvenirs d'une certaine mémoire collective pour des temps et musiques révolus.
Quand je me souviendrai de 2008, 1948, 1908...