Cette semaine, je m'attarderai sur trois projets musicaux placés sous l'égide du film de Jean Rouch Les maîtres fous. Plus de cinquante ans après sa sortie en 1955, cette oeuvre continue à marquer les esprits, notamment dans le domaine musical. Transe, possession, colonialisme cotoyeront ici musique, improvisation et danse.
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Le saxophoniste Eddy Kowalski et le danseur Alain Sallet ont choisi d'intituler leur duo Les maîtres fous. Ils improvisent ensemble depuis de nombreuses années, notamment au sein du collectif Ishtar. Ce dernier, basé à Bourg-en-Bresse, a débuté ses activités en 1997. Initiateur du festival Courant d'Art, le collectif organise également des actions de sensibilisation axées sur la perception du "sonore" dans les écoles et des rencontres avec des musiciens internationaux (par exemple de Madrid et de Beyrouth).
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En attendant de découvrir son duo avec Alain Sallet lors du Festival Densités à Fresnes-en-Woëvre ce 24 octobre, Eddy Kowalski a bien voulu répondre à mes interrogations sur les liens qui unissent son projet avec le film de Jean Rouch. Merci à lui !
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"Pour la petite histoire, c’est Olivier Toulemonde (dont nous parlions ici) qui une fois où nous allions jouer le duo chez lui nous a proposé de nous appeler ainsi. Alain et moi-même avons trouvé que ça sonnait bien et donc on a gardé ce nom. C’est seulement 2 ans plus tard que nous avons trouvé le temps de regarder le film documentaire de Jean Rouch et là on a été très surpris ! Jusque là notre duo ne faisait pas référence à ce film si ce n’est par le nom, et depuis que nous avons regardé ce film nous n’avons pas vraiment changé notre manière d’improviser. Cependant, il y des similitudes dans l’improvisation et cette espèce de drôle de thérapie collective, l’autonomie des acteurs patients qui d’un coup deviennent des personnages ayant une fonction précise, tous totalement investis dans leur rôle et ce caractère obsessionnel sont autant de pistes à explorer. Je pense que ce film influence quand même notre manière d’improviser, mais de manière subjective, l’aspect cérémonial, l’autonomie, la transe et la folie sont certainement plus assumés depuis le visionnage du film."
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