Olivier Toulemonde est un musicien improvisateur français qui réside actuellement à Bruxelles. La curiosité, la liberté de pratique et la capacité d'écoute qui l'animent l'ont notamment amené à abandonner son premier instrument, le saxophone, pour divers objets quotidiens (fouets de cuisine, verres en plastique, blocs de polystyrène, billes, plateaux, antennes CB, ressorts...) dont il exploite les propriétés acoustiques avec une grande inventivité. Parfois, il emploie un ensemble électroacoustique composé de longs ressorts et de fils tendus. Il s'investit enfin dans l'enregistrement de terrain (il a d'ailleurs animé un stage dernièrement pour l'Association vu d'un Oeuf).
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On a déjà croisé sa route plusieurs fois : à Liège avec la saxophoniste Christine Sehnaoui et le tromboniste Mathias Forge (on en parlait ici), mais aussi l'année passée au festival NPAI pour une performance fascinante : Sismographe. Pour cette dernière, le musicien exploite les nombreuses et subtiles variations sonores de divers objets, tandis que, dans la pénombre, la danseuse Yukiko Nakamura, tel un spectre lent et possédé, passe à travers la foule inquiète, se contorsionne et s'étale, nue et fragile. La scène est également rythmée par la projection successive sur tous les murs de la salle des signes abstraits tracés au fur et à mesure par le dessinateur Nicolas Desmarchelier. Un ballet captivant durant lequel pour reprendre leurs propres mots :
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"L’un projette le son, l’une est corps, l’autre dessine.
Du son au trait, le geste oscille.
Interférence et confusion des signes.
Du son au trait, le geste oscille.
Interférence et confusion des signes.
L’un, l’une et l’autre autonomes se rejoignent
aux creux des sons,
dans les plis de la peau,
de la page.
Interférence et confusion des signes.
Le geste oscille."
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Enfin, le samedi 9 août dernier, on l'aura vu à la Cellule 133 (lors d'un concert organisé par Jean-Michel Van Schouwburg) en compagnie de la pianiste Marjolaine Charbin, de Sebastian Lexer (au piano et au laptop) et du saxophoniste Frans Van Isacker. Encore plus que pour les précédents, on aura remarqué pour les sets de cette soirée une volonté d'écoute et d'attente remarquable entre les artistes. L'utilisation iconoclaste du piano, les sons étranges des ustensiles s'interpénètrent petit à petit pour créer un réseau de significations sonores interpellant et touchant à la fois.
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Enfin, je découvre avec beaucoup de plaisir Rocca, enregistré en duo avec la chanteuse Agnès Palier (Creative Sources, 2005). Un album formidable où les improvisations vocales rivalisent d'intensité avec les chuintements, frottements et divers accidents sonores contrôlés de Toulemonde. Souvent, on entend se construire ce qui ressemble à une rage intériorisée, qui peine à être évacuée et qui a du coup des effets toniques sur l'auditeur. Bref, une musique, des sons, c'est comme on le préfère, rares, qui avancent, vivent, expérimentent, sans oublier de toucher les sens.
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A Bruxelles, dans les semaines à venir, Olivier Toulemonde sera en résidence au QO-2 du 1 au 13 septembre et à Zennestraat 17 les 24 et 25 octobre.
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