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Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y avait peu de monde pour assister à la performance de Christine Sehnaoui (saxophone), Olivier Toulemonde (objets acoustiques) et Mathias Forge (trombone) ce samedi 31 janvier à l'An vert à Liège. Absence de publicité, désintérêt et/ou absence d'un public liégeois amateur de musiques improvisées... Il est difficile de pointer les causes de ce type de semi-échec qui ne doit malheureusement pas encourager les musiciens et organisateurs de concerts à mouiller leur chemise. Dommage...
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y avait peu de monde pour assister à la performance de Christine Sehnaoui (saxophone), Olivier Toulemonde (objets acoustiques) et Mathias Forge (trombone) ce samedi 31 janvier à l'An vert à Liège. Absence de publicité, désintérêt et/ou absence d'un public liégeois amateur de musiques improvisées... Il est difficile de pointer les causes de ce type de semi-échec qui ne doit malheureusement pas encourager les musiciens et organisateurs de concerts à mouiller leur chemise. Dommage...
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Je parle de semi-échec, car, par bonheur, ces artistes ont la foi et ont malgré tout fait profiter le public présent de leur jeu. Ici, l'approche réductionniste ne signifie jamais apprauvissement du discours musical. Plus que jamais basée sur des principes de tension, l'improvisation alterne micro-évènements, silences et emballements soudains. Les différents objets acoustiques (archet, fouet de cuisine et autres frottés sur divers supports), le trombone et le saxophone sont traités de sorte qu'à l'écoute, il est parfois difficile de les distinguer. Il en résulte une musique-création fascinante.
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Je profite de l'occasion pour acquérir un album qui me fait de l'oeil depuis quelques temps : Beirut-Ystad (Olof Bright, luxueux label dirigé notamment par Mats Gustaffson). Les deux disques qui le composent ont été enregistrés début septembre 2006 lors d'un festival à Ystad en Suède. L'objectif de ce dernier était de réunir la jeune scène libanaise de l'improvisation et des musiciens allemands, danois, hollandais et suédois. Ainsi, aux côtés de certains des musiciens libanais dont il a déjà été question ici, entre autres Christine Sehnaoui (saxophone), Mazen Kerbaj (trompette), Sharif Sehnaoui (guitare), Jassem Hindi (électroniques), Bechir Saadé (clarinette), on retrouve le vétéran Sven-Ake Johansson (percussion), Mats Gustaffson (saxophone), Annette Krebs (guiatre) ou encore le génial inventeur d'instruments Michel Waisvisz (cracklebox).
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Les morceaux présentent ces musiciens selon différentes combinaisons, montrant l'universalité du langage de l'improvisation musicale et une grande diversité de propos. On passe ainsi de climats orageux à la limite du noise à des interventions pointillistes où souffles hoquetés rivalisent avec frottements et autres grincements. A l'écoute, on ressent la reconnaissance et la compréhension immédiates qui ont présidé à ces rencontres. Le festival a eu lieu juste au lendemain du conflit israélo-libanais de 2006, ce qui confére à l'évènement une dimension supplémentaire. Comme l'écrit Bechir Saadé à l'organisateur du festival Thomas Millroth dans un e-mail reproduit dans le carnet du disque : "For us, music is more than ever a message of peace and closeness to our humanity. That's why this coming music will be strong and powerful, will emanate like thunder."
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Le superbe packaging de l'album a été conçu, comme les sorties du label Al-Maslakh, par Mazen Kerbaj.
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