lundi 13 janvier 2014
Paradigme indiciaire (16)
jeudi 19 septembre 2013
De la musique à faire fuir les loups
mercredi 28 novembre 2012
La danse des possédés (48)
lundi 17 septembre 2012
Il n'y a pas de Nature
vendredi 10 août 2012
Contre l'amitié généralisée
dimanche 13 novembre 2011
Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie.
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mercredi 9 novembre 2011
Une berceuse pour aller dormir
Hier, c'était un peu comme ça.
Bonne nuit.
mardi 4 octobre 2011
Du cannibalisme humanisant
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Inversons cette tendance et cherchons à percevoir dans toute leur extension les faits de cannibalisme. Sous des modalités et à des fins extraordinairement diverses selon les temps et les lieux, il s’agit toujours d'introduire volontairement, dans le corps d'êtres humains, des parties ou des substances provenant du corps d'autres humains. Ainsi exorcisée, la notion de cannibalisme apparaîtra désormais assez banale. Jean-Jacques Rousseau voyait l'origine de la vie sociale dans le sentiment qui nous pousse à nous identifier à autrui. Après tout, le moyen le plus simple d’identifier autrui à soi-même, c’est encore de le manger."
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jeudi 29 septembre 2011
La fabrique des images
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"Bien souvent, les maux qui affligent le client d'un chamane sont imaginaires ou de type psychosomatique. J'ai vu plusieurs fois des gens quasiment à l'article de la mort, ayant abdiqué toute volonté de vivre tant ils étaient persuadés que rien ne saurait les délivrer de leur ensorcellement, et dont j'aurais pourtant parié qu'ils étaient en parfaite santé, vu l'absence apparente de tout symptôme préoccupant. Entraînés par l'un de leurs proches chez un uwishin renommé dont ils gagnaient la demeure avec une peine infinie, ils s'en revenaient quelques jours plus tard d'un pas vif et la mine florissante, délivrés d'un tourment qui n'avait sans doute jamais eu de base organique. Parce qu'ils apaisent l'angoisse de ceux qui les consultent, parce qu'ils les délivrent de l'aliénation terrible du face-à-face avec la douleur et l'inconnu, les chamanes arrivent même à provoquer un mieux-être temporaire chez des gens réellement malades, toute détérioration postérieure de leur état apparaissant moins comme le signe d'un échec que comme l'indice d'un nouvel ensorcellement sans rapport avec le premier. Contrairement à ce que pensent avec une certaine naïveté les missionnaires catholiques qui imputent le présent mercantilisme des chamanes jivaros à une navrante dégradation des valeurs antiques, il semble bien que le réconfort apporté par la cure soit proportionnel à son prix. Chacun sait ici que la guérison est d'autant plus rapide qu'elle a coûté plus cher, les chamanes ayant compris ce que les psychanalystes ont découvert tardivement, à savoir qu'il faut littéralement "payer de sa personne" pour faire d'une situation de dépendance la condition de son propre salut."
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lundi 19 septembre 2011
Le paradis blanc (2)
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"Mère & Enfant
Une femme enceinte mit au monde un enfant. À peine l'enfant était-il né qu'il se jeta sur sa mère & la tua. Puis il se mit à la manger.
Brusquement l'enfant s'écria:
Le petit doigt de ma mère est resté coincé en travers de ma gorge & je n'arrive pas à le retirer.
Sur ces mots, l'enfant se donna la mort, après avoir tué & dévoré sa mère
(raconté par Inugpasugjuk)
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La femme qui élevait une larve
Il était une fois une femme stérile qui ne pouvait pas avoir d'enfant. Elle finit par adopter une larve, qu'elle nourrissait en lui faisant sucer ses aisselles. Au bout de peu de temps, la larve se mit à grossir. Mais plus elle grandissait, et moins la femme avait de sang pour la nourrir. Elle allait donc souvent marcher dans le voisinage, pour activer sa circulation. Mais elle ne restait jamais longtemps loin de chez elle, car elle pensait sans cesse à sa larve chérie & se hâtait d'aller la retrouver. Elle lui manquait tellement, elle s'était tellement entichée d'elle que chaque fois, en arrivant dans l'entrée de sa maison, elle l'appelait en disant:
Oh, toi mon petit qui sais siffler, fais-moi"ti-i-i-i-I-I".
Et à peine avait-elle dit ça, que la larve lui répondait:
"ti-i-i-i-I-I".
La femme se hâtait alors d'entrer, prenait la larve sur ses genoux et lui chantait:
Toi mon petit qui m'apporteras de la neige
quand tu auras grandi
Toi mon petit qui m'apporteras de la viande
quand tu auras grandi...
Puis elle se mettait à la mordiller de partout, tellement elle l'aimait.
La larve grandit & finit par devenir énorme. Elle se mit alors à ramper dans le village, entre les maisons, & les gens avaient peur d'elle & voulaient la tuer-d'une part parce qu'ils avaient peur & d'autre part parce qu'ils se disaient que c'était vraiment une honte de rester les bras croisés, alors que cette malheureuse pâlissait de jour en jour, tant elle donnait de son sang.
Aussi, un jour où la femme était partie en visite, ils se rendirent dans sa maison & mirent la larve dehors, la poussant dans le caniveau. Puis les chiens se jetèrent sur elle et la déchiquetèrent. Le sang giclait de partout, car la larve en était pleine.
La femme revint de sa visite sans nourrir le moindre soupçon & une fois arrivée chez elle, elle appela la larve comme à son habitude. Mais personne ne lui répondit & la femme s'exclama:
Oh ils ont chassé de chez moi on enfant chéri.
Elle fondit en larmes & pénétra dans sa demeure en pleurant.
(raconté par Ivarluardjuk)".
dimanche 11 avril 2010
Ce que savent les Aché
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Pierre Clastres, Chronique des Indiens Guayaki. Ce que savent les Aché, chasseurs nomades du Paraguay (Terre Humaine/Poche, édité pour la première fois en 1972), pp. 263-264.
Grand livre.
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mercredi 4 novembre 2009
Bon voyage quand même
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