D'abord, il y a ce nom incroyable : Akira Rabelais. Issu d'une alliance improbable entre science et magie, il semble promettre un ailleurs indéfinissable. Et puis, il y a ce disque Spellewauerynsherde (Samadhisound, 2004) qui, après plusieurs années d'écoutes répétées, parvient toujours à me faire lâcher prise, à me faire considérer ce qu'il n'est pas comme à travers un brouillard épais. L'album du retrait par excellence. L'obsession du musicien pour de vieux enregistrements de chants traditionnels islandais l'a poussé à composer un album entièrement basé sur ceux-ci. D'abord avec une approche très respectueuse, voire craintive, le musicien laisse se développer la poésie et la solennité des chants féminins a cappella récupérés. D'emblée, on glisse sur la glace, on voit des volcans au loin et on imagine des processions rythmées par "ces voix qui se sont tues". Au fur et à mesure de l'album, les manipulations imposées aux mélopées par filtrage, réverb ou écho les rend de plus en plus abstraites. Le chant mélancolique devient alors un vent sans pitié, un blizzard effrayant. Du sensible humain, on est parvenu au terrible des éléments, du beau au sublime en quelque sorte.
Ici, la pièce d'ouverture.
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Ici, la pièce d'ouverture.
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