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Le briolage désigne les chants de laboureurs dans le Berry français. Le chant, la plupart du temps sans paroles et composé d'onomatopées, devait servir à guider et encourager les bœufs. La pratique a totalement disparu dans les années 1950 suite à l'abandon de l'usage des bœufs de trait. L'incroyable enregistrement ci-dessus a été capté en 1913 par Ferdinand Brunot. Cette année, ce dernier réalise une enquête phonographique dans la région, notamment pour reconstituer l'univers sonore de George Sand, démarche originale s'il en est. Parmi d'autres, il capte les paroles de Louise Briaud, la fille de la nourrice de l'écrivain. Le briolage a été décrit par George Sand en 1846 dans La mare au diable dont voici un extrait :
"La voix mâle de ce jeune père de famille entonnait le chant solennel et mélancolique que l’antique tradition du pays transmet, non à tous les laboureurs indistinctement, mais aux plus consommés dans l’art d’exciter et de soutenir l’ardeur des bœufs de travail. (… Ce chant est réputé encore aujourd’hui posséder la vertu d’entretenir le courage de ces animaux, d’apaiser leurs mécontentements et de charmer l’ennui de leur longue besogne. (…) La note final de chaque phrase, tenue et tremblée avec une longueur et une puissance d’haleine incroyable, monte d’un quart de ton en faussant systématiquement. Cela est sauvage mais le charme en est indicible"
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