On va voir par ici.
On va chercher la source de la citation utilisée comme titre de post (Fragment, 113, 1921) et des extraits de Walter Benjamin qui suivent là.
"La rue conduit celui qui flâne vers un temps révolu. Pour lui, chaque
rue est en pente, et mène, sinon vers les Mères, du moins dans un passé
qui peut être d’autant plus envoûtant qu’il n’est pas son propre passé,
son passé privé. Pourtant, ce passé demeure toujours le temps d’une
enfance. Mais pourquoi celui de la vie qu’il a vécue ? Ses pas éveillent un écho
étonnant dans l’asphalte sur lequel il marche. La lumière du gaz qui
tombe sur le carrelage éclaire d’une lumière équivoque ce double sol"
"Une ivresse s’empare de celui qui a marché longtemps sans but dans les
rues. A chaque pas, la marche acquiert une force nouvelle ; les
magasins, les bistrots, les femmes qui sourient ne cessent de perdre de
leurs attraits et le prochain coin de rue, une masse lointaine de
feuillage, un nom de rue exercent une attraction toujours plus
irrésistible. Puis la faim se fait sentir. Le promeneur ne veut rien
savoir des centaines d’endroits qui lui permettraient de l’assouvir.
Comme un animal ascétique il rôde dans des quartiers inconnus jusqu’à ce
qu’il s’effondre, totalement épuisé, dans sa chambre qui l’accueille,
étrangère et froide."
Et on adhère à l'asphalte.
Et on mange la boue.
Et on use sa couenne.
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