Parce que c'était lui, parce que c'était toi. Le Peintre et Le Médecin. A ces deux-là, on a prêté une relation privilégiée qu'un portrait du second par le premier et un possible voisinage attesteraient. Mais une fois de plus, des éléments épars ne sont-ils pas envisagés comme des preuves ? De cette amitié, je n'ai trouvé aucun témoignage. Mais foin de scepticisme, ajoutons quelques mots aux récits brumeux qui composent l'Histoire et admettons cette historiette. Saigner du pif après les mêmes batailles de rue, marcher de front même si c'est dans la boue, rêver, espérer, et toujours ensemble. Puis les chemins bifurquent, il faut grandir, apprendre un métier, lisser sa mise. L'un reste, continue à tourner en rond dans les mêmes rues, et l'autre s'en va, pour étudier, dans une ville proche, puis en Italie. Avec une malle pleine de livres, une longue cape et un chapeau noir, il pense faire le tour du monde. De ce genre d'expérience, on accumule de la vanité pour une vie entière. Les premiers échanges épistolaires, confiants et diserts, peu à peu s'amenuisent. Les aspirations divergent, les liens se distendent, l'autre n'était pas forcément le même. Les kilomètres et les heures gagneraient-ils toujours ? Les années passent et ils se retrouvent, à nouveau voisins, à nouveau camarades, mais raidis. Pour tenter de garder en vie ce souvenir de réciprocité, Le Peintre fixe les traits du Médecin en Savant, pour la postérité. Malgré ce cadeau, le processus suit son cours. Et l'objet a survécu à l'idée. Capitulation, pourriture en bourbier, l'amitié git, le cul sur la tête.
Et amicorum ? Surtout ne pas répondre.
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