Je n'en finis pas d'être impressionné par la qualité des films édités dans la collection Le geste cinématographique. Après ceux de Jean Rouch, des Groupes Medvedkine ou encore de Robert Flaherty, je découvre les films de Pierre Perrault. Poète et dramaturge, ce Québécois (1927-1999) a également réalisé plusieurs documentaires, notamment sur les habitants de l'Ile-aux-Coudres (sur le fleuve Saint-Laurent).
La beauté des paysages et des acteurs est magnifiquement restituée par une mise en scène toujours inventive, qui participe pleinement au projet humaniste du réalisateur. Cette démarche permet de passer outre certains problèmes de compréhension du patois et de l'accent des acteurs. Parfois même, on se laisse bercer par l'aspect musical de cette langue poétique. Sous ses dehors sympathiques, le film traite sans en avoir l'air de sujets graves tels que la transmission du patrimoine, le progrès, le fonctionnement d'une communauté relativement isolée ou encore le respect de la nature.
Comme avec L'homme d'Aran de Robert Flaherty (1934) avec lequel le film partage de nombreuses similitudes (là aussi, il s'agit de "restituer" une pêche), on peut s'interroger sur le statut de ces réalisations où le cinéaste provoque le réel afin d'en puiser une vérité que l'enregistrement brut ne pourrait peut-être pas révéler. Dès lors, on parlera peut-être plus facilement de docufiction pour les qualifier. En tout cas, je n'oublierai pas de sitôt la plantation des poteaux utiles à la capture de l'innocent mammifère marin (voir première photo ci-dessus) ou l'immense joie collective lors de la capture de ce dernier.
Plus d'infos sur la vie et l'oeuvre de Pierre Perrault ici. Le film est visible en streaming ici.
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