mardi 3 mars 2009

Hugh Tracey le révélateur

Hugh Tracey en plein travail au Zimbabwe.
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Hugh Tracey (1903-1977) est un des plus fameux ethnomusicologues du siècle dernier. Son travail exceptionnel durant des décennies a révélé la richesse musicale de dizaines de peuples et de genres musicaux africains. Il découvre ces musiques et commence à les enregistrer dans les années 1920 au Zimbabwe. En 1954, il crée l'International Library of African Music (ILAM, toujours active aujourd'hui et intégrée à la Rhodes University à Grahamstown, Afrique du Sud) et entame son grand oeuvre : la collection Sound of Africa, composée de 210 microsillons !
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Hugh Tracey face à quelques-uns des disques qu'il a enregistrés.

Cette immense collection est au départ destinée à agrémenter les rayons d'universités ou les discothèques d'amateurs éclairés. Les disques qui la composent sont donc devenus très rares au fil du temps. Heureusement, Michael Baird, un percussionniste passionné lui-même field recorder à ses heures, a mis en place la structure indépendante Sharp Wood Productions afin de rééditer quelques uns des enregistrements de Hugh Tracey, en collaboration avec l'ILAM.

Ces quelque 21 disques, dont un Very Best of Hugh Tracey, s'attachent à explorer un genre ou une région bien précis : At the court of the Mwami, Rwanda, 1952 - Tanzania instruments. Tanganyika ou encore Kalimba & Kalumbu songs. Northern Rhodesia. Zambia. 1952 & 1957. Point besoin d'être un spécialiste ou d'étudier les (très bien faits) livrets qui accompagnent les disques pour apprécier ces musiques tant leur puissance rythmique, leur force émotionnelle et/ou leur capacité à transcender assurent leur accès auprès de tout mélomane. Elles permettent d'entrevoir un monde complexe et crépusculaire (car disparu aujourd'hui) où s'interpénètrent gestes quotidiens et pratique musicale et où soul et groove sont pleinement épanouis.

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Un de mes albums préférés de cette série est Origins of Guitar music in southern Congo & northern Zambia. Les musiques de cette compilation correspondent à des usages plus urbains, où l'influence occidentale se fait sentir, notamment suite à l'introduction dans ces contrées, via la radio, du swing ou de la rumba. Fusionnées à des pratiques locales, ces influences donnent naissance à une forme de proto-pop africaine, à la fois mélancolique et très enjouée. Parmi les musiciens présentés, les guitaristes George Sibanda et John Bosco Mwenda sont devenus de véritables stars dans leurs pays.
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