.
.
.
.
Enfourchez votre meilleur vélo, chaussez vos souliers favoris ou choisissez tout autre véhicule, dirigez-vous vers les faubourgs, gravissez les côtes qu’il faudra… et ouvrez grands vos yeux. Aux confins de Liège et de Saint-Nicolas, là où la ville n’est plus la ville… et pourtant déjà une autre ville, la colline et ses rues à toutes autres pareilles cachent une friche. Enfoncez-vous dans les herbes folles et vous découvrirez l’une des vues les plus spectaculaires qui soient sur la vallée de la Meuse. Vous vous tenez sur les scories de l’industrie minière : deux millions de mètres cubes amoncelés entre 1900 et 1930, et couverts aujourd’hui de végétaux divers et d’un terrain de football fantôme. Quelques hectares de nature étrange et libre qui ont fait récemment l’objet d’un projet immobilier, porté par la société des charbonnages de Gosson-Kessales et provisoirement avorté pour cause d’instabilité du terrain.
.
16.00 : Début d'une visite guidée par Bernard Rollin le long du terril, entre nature et histoire industrielle du bassin minier.
.
20h00 : Les Terrils (Bxl)
Pour leur nom, bien sûr, mais pas que. Parce que le ton nerveux et séquencé frise l’angoisse mais l’embrasse avec douceur. Parce que c’est dansant, que les paroles inquiètes voire franchement désespérées s’égrainent sur une mélodie décidée, insistante. Parce que les terrils rêvent de la campagne mais semblent n’être bien qu’en ville. Un duo urbain aux propos acides. Une voix acidulée sur un fond de post-rock minimaliste. Les terrils est un talus, un amas de gravats rythmé sur lequel pousse désormais l’herbe folle, le sureau, des carcasses d’idéaux où germent les soucis, les rêves de montagne, de grand air, l’un ou l’autre cheveu blanc et quelques mégots.
.
22h00 : Walkabout
de Nicolas Roeg, 1971, GB, 100’
Peut-être Crocodile Dundee ne nous a-t-il pas tout dit de l’Australie ? Peut-être les deux enfants de Walkabout, perdus en ces terres que tout oppose à leur Angleterre puritaine, ont-ils davantage à nous apprendre ?
Ici, les reptiles s’entre-dévorent, les hommes aussi d’ailleurs, et la chasse héroïque ressemble finalement à un triste jeu de massacre.
Plus qu’une randonnée dans le bush australien, Walkabout est donc une expérience initiatique, presque solaire, qui nous emmène et nous abandonne sur les chemins de traverse du cinéma. Au delà des murs, par delà la ville et le mirage social, s’esquissent les contours d’un paysage mental, lointain et pourtant si proche, le gigantesque trompe-l’oeil d’une « sauvagerie civilisée ». La rencontre improbable de ces gosses avec un jeune aborigène, devient prétexte à l’invention d’un langage primitif, fait de regards et de gestes infimes, qui laisse à Nicolas Roeg l’invention d’un film hors normes, au montage halluciné aux et couleurs flamboyantes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire