Sans que ma vie ressemble à celle du Professseur Kien dans l'Auto-da-fé d'Elias Canetti, j'avoue avoir une sérieuse propension à l'accumulation de livres. Évidemment, je passe beaucoup de temps à les lire, mais je sais que plusieurs vies ne suffiraient pas à satisfaire mes projets de lecture. Certains de mes ouvrages trônent ainsi comme des gardiens. Ils sont les renforts de ma forteresse. A chacun la sienne. A la base, j'aurais pensé qu'avec le passage des ans, mes goûts se seraient affinés, que j'aurais creusé l'un ou l'autre domaine avec constance. C'est exactement le contraire qui se passe : presque tout m'intéresse. Les journaux intimes d'anarchistes de droite, l'histoire de l'ornithologie, les littératures du Nord, de l'Est, du Sud et de l'Ouest, les récits d'exploration du Grand Nord ou des grandes prairies de l'Ouest, les témoignages de guerre... Et tous les autres...
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Le problème, c'est que j'en viens à désirer les livres des autres. Encore dernièrement en descendant ma rue et grâce à une faible lueur, j'ai pu admirer de loin la bibliothèque d'un voisin. J'y dénombrai plusieurs ouvrages difficilement reconnaissables quand le klaxon de mon glacier me fit enfin bouger. Tard la nuit passée, j'ai pris ma petite échelle pour accéder au salon du voisin. Heureusement, personne ne m'a vu et j'ai ainsi pu errer dans un salon qui sentait le vieux chien mouillé et le tabac froid. Choisir les livres à emporter ne fut pas simple, d'autant que le voisin finit par m'entendre et me rejoindre. Heureusement, il est déjà vieux et me voit souvent passer avec mes enfants. Je n'ai donc pas eu de mal à le persuader de ma bonne foi et de mon simple désir de lui dérober quelques livres. Il s'ensuivit une conversation étrange où nous avons évoqué le renard du quartier, l'ancien résistant de la dernière guerre qui vit un peu plus loin et les prochaines élections.
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Nous avons convenu d'une nouvelle rencontre la nuit prochaine. Cette fois, j'entrerai par la porte et je prendrai un grand sac-à-dos avec moi. Mon voisin s'appelle Dimitri et il est Grec. Je rends ici hommage à sa mansuétude.
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Le problème, c'est que j'en viens à désirer les livres des autres. Encore dernièrement en descendant ma rue et grâce à une faible lueur, j'ai pu admirer de loin la bibliothèque d'un voisin. J'y dénombrai plusieurs ouvrages difficilement reconnaissables quand le klaxon de mon glacier me fit enfin bouger. Tard la nuit passée, j'ai pris ma petite échelle pour accéder au salon du voisin. Heureusement, personne ne m'a vu et j'ai ainsi pu errer dans un salon qui sentait le vieux chien mouillé et le tabac froid. Choisir les livres à emporter ne fut pas simple, d'autant que le voisin finit par m'entendre et me rejoindre. Heureusement, il est déjà vieux et me voit souvent passer avec mes enfants. Je n'ai donc pas eu de mal à le persuader de ma bonne foi et de mon simple désir de lui dérober quelques livres. Il s'ensuivit une conversation étrange où nous avons évoqué le renard du quartier, l'ancien résistant de la dernière guerre qui vit un peu plus loin et les prochaines élections.
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Nous avons convenu d'une nouvelle rencontre la nuit prochaine. Cette fois, j'entrerai par la porte et je prendrai un grand sac-à-dos avec moi. Mon voisin s'appelle Dimitri et il est Grec. Je rends ici hommage à sa mansuétude.
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1 commentaire:
Monte-en-l'air ! Et ne redescends pas.
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