mercredi 2 novembre 2011

La comédie de la mort

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On découvre à l'instant Rodolphe Bresdin (1822-1885), un graveur et dessinateur français fort apprécié de Baudelaire, Gauthier, Huysmans... Son œuvre a fait l'objet d'une exposition à la BNF en 2000. Je tire le texte suivant, qui donne envie de découvrir plus avant le personnage, de cette dernière :

"C’est du nom du second rôle de la plupart des romans d'aventure de James Fenimore Cooper (Le Dernier des Mohicans), le Delaware Chingachgook, que lui vient, déformé par une prononciation parisienne, le sobriquet Chien-Caillou. En assumant ce personnage, Bresdin manifeste très tôt sa sympathie pour les héroïques perdants de l’histoire auxquels il s’intéressera toute sa vie (Abd el-Kader, Schamyl, Vercingétorix) et auxquels, peut-être, il s’identifie. Champfleury, quand il écrit son Chien-Caillou, est loin de comprendre ce sentiment. Champfleury met en scène un pauvre graveur, surnommé Chien-Caillou par ses camarades, vivant avec la seule compagnie d’un lapin dans un galetas sordide du quartier Latin, qui lui sert à la fois de logement et d’atelier, et qui a pour seul ornement une eau-forte authentique de Rembrandt, la Descente de croix. Il y grave d’obscures estampes, qu’un vieux juif brocanteur lui achète à vil prix et revend pour des pièces hollandaises du XVIIe siècle à des amateurs. Même le conservateur du cabinet des Estampes d’alors, l’illustre Duchesne, y est trompé. Chien-Caillou s’éprend de sa voisine, la belle Amourette, mais l’aventure se termine mal. De désespoir, Chien-Caillou tue son lapin fidèle, devient aveugle et finit à l’hôpital."

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