Cette carte (cliquer dessus pour l'agrandir) est réalisée en 1881 par Francis Galton. Publiée par la Royal Geographical Society, sa légende est la suivante :
"Isochronic Passage Chart for
Travellers showing the shortest number of days journey from London by
the quickest through routes and using such further conveyances as are
available without unreasonable cost. It is supposed that local
preparations have been made and that other circumstances are favorable."
Il s'agit donc d'indiquer le temps nécessaire pour se rendre dans n'importe quelle région du monde en partant de Londres, "par les itinéraires les plus rapides, avec les moyens disponibles à un coût raisonnable."
Pour compléter la légende :
en vert : moins de 10 jours
en jaune : entre 10 et 20 jours
en bleu : entre 20 et 30 jours
en rose : entre 30 et 40 jours
en beige : plus de 40 jours
En parallèle un tantinet ironique à ce sympathique document, un autre, tout aussi réjouissant :
"(...) transporter avec une rapidité féérique, incroyable, effrayante, de l'extrémité d'une contrée à l'autre extrémité, d'un empire à un autre empire, non seulement des familles nombreuses, mais de puissantes armées, leurs vivres, leurs bagages, leurs coursiers et tout l'attirail de la guerre ; mais des peuplades, des nations et même la variété infinie des objets qui constituent la vie matérielle ; faire circuler avec la même promptitude sur tous les points du globe les productions de toutes les latitudes, les chefs-d’œuvre de l'industrie et les élucubrations de la pensée humaine ; transformer la surface de la terre en une immense place de commerce où chaque lieu, même le plus désert, devient tout à coup un magnifique bazar qui recèle et déploie les richesses les plus variées et toutes les richesses imaginables : Quel rêve ! Quel miracle ! et ce rêve, notre siècle l'a réalisé ; ce miracle, son génie l'a opéré, cela existe, ce n'est plus qu'une chose commune que l'on rencontre partout. On le voit, il n'y a plus de limites entre les contrées, plus de distances entre les peuples, toutes les différences vont disparaître ; nous arrivons enfin à la solution du problème qui travaillait l'esprit des philosophes ; la fusion du genre humain dans l'unité."
La Sentinelle des chemins de fer du Midi. Journal des employés et des voyageurs, 1855.
On tire cet extrait de Panorama du voyage (1780-1920) Mots, figures, pratiques de Sylvain Venayre (Les Belles Lettres, 2012), ouvrage au contenu tout à fait passionnant dont on entamera vraiment la lecture après avoir achevé l'indispensable Les circulations dans l'Europe moderne XVIIe-XVIIIe siècles de Daniel Roche (Fayard-Pluriel, 2010, paru initialement sous le titre Humeur vagabondes en 2003). De quoi s'informer sur les habitudes de mobilité de l'espèce humaine durant les derniers siècles. Sans bouger de sa boîte, cela va de soi.
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