Bien avant l'ethnologie et les progrès techniques d'enregistrement au 20e siècle, le Romantisme a poussé quelques passionnés à s'intéresser au folklore musical de nos régions. Par exemple, Gérard de Nerval publie en 1854 les Chansons et légendes du Valois en appendice à Sylvie. Parmi les textes retenus et commentés, un texte magnifique dont les origines remontent au moins au 15e siècle : Quand Jean Renaud de guerre revint.
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"Quand Jean Renaud de la guerre revint, - Il en revint triste et chagrin; - « Bonjour, ma mère. Bonjour, mon fils ! Ta femme est accouchée d'un petit.»
« Allez, ma mère, allez devant; - Faites-moi dresser un beau lit blanc; - Mais faites-le dresser si bas - Que ma femme ne l'entende pas !»
Et quand ce fut vers le minuit, - Jean Renaud a rendu l'esprit.
«Ah ! dites, ma mère, ma mie, Ce que j'entends pleurer ici ? - Ma fille, ce sont les enfants - Qui se plaignent du mal de dents.»
« Ah ! dites, ma mère, ma mie, - Ce que j'entends clouer ici ? - Ma fille, c'est le charpentier, - Qui raccommode le plancher !»
« Ah ! dites, ma mère, ma mie, - Ce que j'entends chanter ici ? - Ma fille, c'est la procession - Qui fait le tour de la maison !»
« Mais dites, ma mère, ma mie, - Pourquoi donc pleurez-vous ainsi? - Hélas! je ne puis le cacher; - C'est Jean Renaud qui est décédé.»
« Ma mère ! dites au fossoyeux - Qu'il fasse la fosse pour deux, - Et que l'espace y soit si grand, - Qu'on y renferme aussi l'enfant !»
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"Quand Jean Renaud de la guerre revint, - Il en revint triste et chagrin; - « Bonjour, ma mère. Bonjour, mon fils ! Ta femme est accouchée d'un petit.»
« Allez, ma mère, allez devant; - Faites-moi dresser un beau lit blanc; - Mais faites-le dresser si bas - Que ma femme ne l'entende pas !»
Et quand ce fut vers le minuit, - Jean Renaud a rendu l'esprit.
«Ah ! dites, ma mère, ma mie, Ce que j'entends pleurer ici ? - Ma fille, ce sont les enfants - Qui se plaignent du mal de dents.»
« Ah ! dites, ma mère, ma mie, - Ce que j'entends clouer ici ? - Ma fille, c'est le charpentier, - Qui raccommode le plancher !»
« Ah ! dites, ma mère, ma mie, - Ce que j'entends chanter ici ? - Ma fille, c'est la procession - Qui fait le tour de la maison !»
« Mais dites, ma mère, ma mie, - Pourquoi donc pleurez-vous ainsi? - Hélas! je ne puis le cacher; - C'est Jean Renaud qui est décédé.»
« Ma mère ! dites au fossoyeux - Qu'il fasse la fosse pour deux, - Et que l'espace y soit si grand, - Qu'on y renferme aussi l'enfant !»
Plusieurs versions du morceau ont été enregistrées au 20e siècle, notamment par Yves Montand ou Malicorne. Ces interprétations édulcorées n'arrivent cependant pas à la cheville de celle, rude et belle, d'Alfred Bastin sur la compilation Ballades, danses et chansons de Flandre et Wallonie du label Ocora. A écouter les jours de ruine, mais aussi les autres.
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Ici, les Chansons et légendes du Valois de Gérard de Nerval.
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Ici, les Chansons et légendes du Valois de Gérard de Nerval.
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