On se réveille la tête dans un nid d'abeilles, puis on trébuche dans un numéro spécial du Monde des Religions sur la fin du monde en 2012. Qu'en pense le libraire ? Mais surtout, qu'en pensent les Chinois ? Et quel lien entre le miel et la Fin ? Dans son dessin, Pieter Brueghel prophétise-t-il l'avènement du masque ? Ces apiculteurs toisent les siècles à venir. Leur escadron mellifère traverse le temps et nous menace, le panier sous le bras. Gare ! Par ailleurs, sous le sapin, il faudra bien déposer Le manuel de la vie sauvage ou revivre par la nature d'Alain Saury (1980), dont on tire l'extrait ci-dessous, choisi parmi diverses manières de fumer la viande, de construire une bétonnière, de trouver de l'eau en rase campagne et de produire artisanalement de l'électricité. Il est temps de "battre le rappel."
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"Capture d'un essaim sauvage.
Rappelons que ce n'est guère que par une température de 20°, et de dix heures du matin à trois heures du soir, que les essaims partent généralement.
Lorsqu'un essaim est signalé, il s'agit maintenant de le recueillir. Muni du voile et de l'enfumoir, on le prend avec une seringue de jardinier. On peut encore tirer sur lui un coup de fusil, ou lui renvoyer la lumière du soleil avec un miroir. Quant au charivari que l'on fait souvent dans les campagnes en frappant sur des instruments de cuisine, il n'est d'aucune utilité.
Supposons d'abord que l'essaim soit accroché au-dessous d'une branche : d'une main, on tient la ruche renversée juste au-dessous de l'essaim, lorsque les abeilles y sont bien groupées : de l'autre main, on prend la branche et on la secoue brusquement. L'essaim tout entier se détache et tombe dans la ruche.
On a eu soin de disposer un drap sur le sol : on retourne la ruche doucement sur ce drap de manière qu'elle se trouve dans sa position ordinaire : mais en ayant soin de la soulever un peu d'un côté à l'aide d'une petite cale. L'essaim recueilli retombe alors sur le drap tout en restant d'abord à l'intérieur de la ruche : on voit quelques abeilles s'envoler tandis que d'autres en grand nombre sortent par le dessous de la ruche comme pour repartir en masse : mais subitement, elles s'arrêtent et reviennent vers la ruche.
On voit alors les abeilles qui, comme l'on dit, "battent le rappel". En effet à ce signal donné par le battement d'ailes général, on aperçoit toutes les ouvrières qui se rallient pour rentrer dans la ruche. Les ouvrières qui battent le rappel dressent leur abdomen en l'air au lieu de l'abaisser comme le font les ventileuses. On lance alors de la fumée sur les abeilles qui ont pu demeurer sur la branche, pour les engager à rejoindre les autres. Peu de temps après, le plus grand nombre des abeilles est réuni dans la ruche. Afin d'empêcher l'essaim de repartir, il faudra recouvrir de quelques toiles la ruche qui le contient, et l'arroser de temps en temps. On le laisse ainsi jusqu'au coucher du soleil avant de l'installer dans la ruche à cadres."
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Rappelons que ce n'est guère que par une température de 20°, et de dix heures du matin à trois heures du soir, que les essaims partent généralement.
Lorsqu'un essaim est signalé, il s'agit maintenant de le recueillir. Muni du voile et de l'enfumoir, on le prend avec une seringue de jardinier. On peut encore tirer sur lui un coup de fusil, ou lui renvoyer la lumière du soleil avec un miroir. Quant au charivari que l'on fait souvent dans les campagnes en frappant sur des instruments de cuisine, il n'est d'aucune utilité.
Supposons d'abord que l'essaim soit accroché au-dessous d'une branche : d'une main, on tient la ruche renversée juste au-dessous de l'essaim, lorsque les abeilles y sont bien groupées : de l'autre main, on prend la branche et on la secoue brusquement. L'essaim tout entier se détache et tombe dans la ruche.
On a eu soin de disposer un drap sur le sol : on retourne la ruche doucement sur ce drap de manière qu'elle se trouve dans sa position ordinaire : mais en ayant soin de la soulever un peu d'un côté à l'aide d'une petite cale. L'essaim recueilli retombe alors sur le drap tout en restant d'abord à l'intérieur de la ruche : on voit quelques abeilles s'envoler tandis que d'autres en grand nombre sortent par le dessous de la ruche comme pour repartir en masse : mais subitement, elles s'arrêtent et reviennent vers la ruche.
On voit alors les abeilles qui, comme l'on dit, "battent le rappel". En effet à ce signal donné par le battement d'ailes général, on aperçoit toutes les ouvrières qui se rallient pour rentrer dans la ruche. Les ouvrières qui battent le rappel dressent leur abdomen en l'air au lieu de l'abaisser comme le font les ventileuses. On lance alors de la fumée sur les abeilles qui ont pu demeurer sur la branche, pour les engager à rejoindre les autres. Peu de temps après, le plus grand nombre des abeilles est réuni dans la ruche. Afin d'empêcher l'essaim de repartir, il faudra recouvrir de quelques toiles la ruche qui le contient, et l'arroser de temps en temps. On le laisse ainsi jusqu'au coucher du soleil avant de l'installer dans la ruche à cadres."
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1 commentaire:
oh merci pour cette image maître fou.
moi aussi je divague, de jean rouch à jérôme bosch.
les voir tous deux c'est aubaine.
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