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Le moins qu'on puisse dire, c'est que Michel Le Bris n'a jusqu'à présent pas perdu son temps. Promoteur du free jazz en France dès les années 1960, emprisonné en 1971 suite à ses activités au sein de la Cause du peuple, auteur d'essais sur le Romantisme, grand spécialiste de Robert Louis Stevenson, éditeur et passeur du récit de voyages et d'aventures (chez Payot, chez Phébus...), fondateur du festival Étonnants voyageurs... L'année passée, après quelques hésitations (je n'avais pas une vision très enthousiaste de la collection), j'ai enfin fait l'acquisition du Dictionnaire amoureux des explorateurs. Et je dois avouer que je l'ai dévoré du premier au dernier article. Dans cette véritable malle aux trésors, on découvre non seulement des explorateurs fous, grandioses et parfois loufoques (inutile d'en citer l'un plutôt que l'autre, l'ouvrage fait 1000 pages), mais aussi des articles sur les coureurs des bois, sur la découverte de l'Amazonie, sur le royaume du Prêtre Jean...
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Parmi d'autres vies dont Le Bris brosse admirablement le portrait, on peut citer le "cas" de Jacques Arago (1790-1855), écrivain, dessinateur et voyageur aveugle. De son voyage sur l'Uranie entre 1817 et 1820 (Toulon, Gibraltar, Rio de Janeiro, Le Cap, Île Maurice, Australie, Timor, Moluques, Hawaï, Samoa, Cap Horn et naufrage aux Malouines), il tire le récit de son Voyage autour du monde (réédité chez Nabu Press en 3 vols. en 2010). Fondateur de revues, écrivain de pièces de théâtre, il prend à nouveau le large pour la Californie en compagnie des Argonautes, une société associant l'idéal socialiste à la recherche de l'or. Il quitte l'expédition, vit quelque temps à Tahiti, revient en France, se perd dans un nouveau projet visant à participer à la ruée vers l'or et est enfin exilé au Brésil par Napoléon III. Aveugle depuis le début des années 1830, il achève au Brésil une vie bien remplie après avoir édité en 1853 un défi littéraire intitulé le Curieux voyage autour du monde (qu'on peut lire ici), texte entièrement dépourvu de la lettre a, plus d'un siècle avant le lipogramme La disparition de Georges Perec (1969).
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Ci-dessus, on peut voir de bas en haut le portrait de Jacques Arago par Alexandre Sixdeniers (National Library of Australia), deux dessins d'Arago à Hawaï (Honolulu, Academy of Arts, le premier du roi Kamehameha II et le second d'une séance de tatouage) et enfin une lithographie d'après Arago représentant la vue du morai du Roi à Kayakakoua (National Library of Australia).
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Parmi d'autres vies dont Le Bris brosse admirablement le portrait, on peut citer le "cas" de Jacques Arago (1790-1855), écrivain, dessinateur et voyageur aveugle. De son voyage sur l'Uranie entre 1817 et 1820 (Toulon, Gibraltar, Rio de Janeiro, Le Cap, Île Maurice, Australie, Timor, Moluques, Hawaï, Samoa, Cap Horn et naufrage aux Malouines), il tire le récit de son Voyage autour du monde (réédité chez Nabu Press en 3 vols. en 2010). Fondateur de revues, écrivain de pièces de théâtre, il prend à nouveau le large pour la Californie en compagnie des Argonautes, une société associant l'idéal socialiste à la recherche de l'or. Il quitte l'expédition, vit quelque temps à Tahiti, revient en France, se perd dans un nouveau projet visant à participer à la ruée vers l'or et est enfin exilé au Brésil par Napoléon III. Aveugle depuis le début des années 1830, il achève au Brésil une vie bien remplie après avoir édité en 1853 un défi littéraire intitulé le Curieux voyage autour du monde (qu'on peut lire ici), texte entièrement dépourvu de la lettre a, plus d'un siècle avant le lipogramme La disparition de Georges Perec (1969).
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Ci-dessus, on peut voir de bas en haut le portrait de Jacques Arago par Alexandre Sixdeniers (National Library of Australia), deux dessins d'Arago à Hawaï (Honolulu, Academy of Arts, le premier du roi Kamehameha II et le second d'une séance de tatouage) et enfin une lithographie d'après Arago représentant la vue du morai du Roi à Kayakakoua (National Library of Australia).
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