Trois éruptions du Vésuve, successivement en 1872, 1895 et 1944.
Et ci-dessous, un extrait de Dicté après juillet 1830 dans les Chants du crépuscule du patron Victor Hugo.
"Quand longtemps a grondé la bouche du Vésuve,
Quand sa lave, écumant comme un vin dans la cuve,
Apparaît toute rouge au bord,
Naples s’émeut ; pleurante, effarée et lascive,
Elle accourt, elle étreint la terre convulsive ;
Elle demande grâce au volcan courroucé ;
Point de grâce ! un long jet de cendre et de fumée
Grandit incessamment sur la cime enflammée,
Comme un cou de vautour hors de l’air dressé.
Soudain un éclair luit ! Hors du cratère immense
La sombre éruption bondit comme en démence.
Adieu le fronton grec et le temple toscan !
La flamme des vaisseaux empourpre la voilure.
La lave se répand comme une chevelure
Sur les épaules du volcan.
Elle vient, elle vient, cette lave profonde
Qui féconde les champs et fait des ports dans l’onde ;
Plages, mer, archipels, tout tressaille à la fois ;
Ses flots roulent, vermeils, fumants, inexorables ;
Et Naple et ses palais tremblent, plus misérables
Qu’au souffle de l’orage une feuille des bois !
Chaos prodigieux ! la cendre emplit les rues,
La terre revomit des maisons disparues ;
Chaque toit éperdu se heurte au toit voisin ;
La mer bout dans le golfe et la plaine s’embrase ;
Et les clochers géants, chancelant sur leur base,
Sonnent d’eux-mêmes le tocsin !
Mais – c’est Dieu qui le veut – tout en brisant des villes,
En comblant les vallons, en effaçant les îles,
En charriant les tours sur son flot en courroux,
Tout en bouleversant les ondes et la terre,
Toujours Vésuve épargne en son propre cratère
L’humble ermitage où prie un vieux prêtre à genoux !"
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