Tu marches le long des murailles de la ville. La boue, le vent et la pluie, et malgré tout tu braies comme un âne heureux. Hier, la gilde des peintres t'a reçu parmi ses maîtres. Pour cela, tu n'as pas fait grand-chose, juste un retable pour une quelconque corporation, des cadres dorés, quelques pots-de-vin. Tu es un héritier. Les jurés de la gilde ont examiné les volets peints de ton œuvre et ont fermé les yeux sur quelques maladroites éclaboussures, quelques regards louches, quelques brocards ternes. Désormais, tu pourras ouvrir ton propre atelier, t'établir, produire et vendre, et peut-être, plus tard, transmettre à ton tour le métier. A quoi penses-tu à ce moment charnière de ta vie ? Quelles sont tes aspirations ? De la liberté, la richesse, un destin. Ou rien. Il est difficile, voire impossible, d'imaginer ce qu'un jeune homme attend de la vie à l'orée du 16e siècle. J'aime à penser qu'à ce moment, Le Peintre, tu t'es senti bandit joyeux, insolent et drôle. Mais les cloches ont sonné et tu es rentré chez toi, avec le vent et l'imagination dans le dos.
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