"Au-dessus des dunes maritimes ou des alpages montagnards, dans les plaines cultivées ou sur les landes et les tourbières, parfois même en pleine cité, un petit rapace vient se fixer au ciel, comme suspendu à un fil. Pendant de longues minutes, il se maintient sur place en "Saint-Esprit", les ailes agitées de battements réguliers ou d'un frémissement, la tête penchée vers le sol qu'il observe avec attention."
Bientôt, le faucon crécerelle (Falco tinnunculus) n'hésitera pas à fondre sur sa proie, à l'achever, à la déchiqueter et à l'ingérer par fragments. Il paraît que l'oiseau peut repérer son futur repas à une distance qui équivaut à deux fois la hauteur à laquelle il interrompt son vol. Cela correspond, à peu de choses près, à l'intervalle qui nous séparait lorsque je l'ai aperçu ce dimanche. L'animal est apparu, a guetté, point presque immobile dans le ciel, puis à mon approche, s'en est allé en frôlant quelques flocons de neige épars. Sur les photographies, trois points à peine visibles attestent cette rencontre qui n'en est une que pour moi. Mais en se dérobant de la sorte, le rapace rend tangible cette frontière inaliénable qui existe entre lui et moi. Dommage, je lui aurais bien tordu le cou, à cette fichue bête. Peut-être une autre fois. En avant.
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